"Parkeromane" Eric Naulleau

Publié le par Pacifisme et Rationalité

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Bercé par la douceur du rock'n roll originel, celui où les plusions, les battements faisaient de ce genre musical un grand coeur chaud et généreux mais jamais naïf.

 

Succès oblige, on connait plus Eric Naulleau pour ses débats vigoureux chez Laurent Ruquier que pour son talent à l'écriture ou son travail d'éditeur. Et c'est bien dommage. Dans ce livre, Eric Naulleau a voulu nous parler d'un rockeur trop souvent oublié : Graham Parker. Pourtant le coté biographique n'est pas le centre du livre. En effet, Eric Naulleau nous dévoile la relation qu'il entretient avec Graham Parker : celle de fan. Le livre balancera entre l'aspect discographique de l'artiste et le point de vue d'un homme plein d'admiration pour un autre.

 

La correspondance avec Philippe Manoeuvre au début du livre et la manière dont est construit le récit nous font penser à ces longs articles de Rock & Folk. Concernant la construction du récit, elle est assez déroutante, on voyage rapidement dans le temps et l'espace grâce à une suite de petits paragraphes. Le rythme est donc très soutenu, ce qui est très plaisant. Cependant, avec un chapitre par page, l'effet journal désorganisé est un peu rude. Le puzzle est parfois trop complexe pour nos pauvres yeux.

 

Au sujet de l'écriture à proprement parler, c'est un régal. On balance entre la nouvelle, la biographie, l'entretien - et j'en passe - sans jamais basculer vers la niaiserie du fan. Le pas était facile à franchir et le récit aurait sombrer dans un livre de groupie désabusée ou abusée, mieux ne vaut pas savoir. Au fur et à mesure de la lecture, on découvre qui est Graham Parker mais aussi qui est le Parkeromane, ici Naulleau. Il est intéressant de voir que ces deux personnages ne sont peut pas si différents. Eric Naulleau s'affranchit donc de la barrière entre l'idole et l'admirateur, la personnailté de Graham Parker se prêtant assez bien à cette configuration.

 

La chose que nous avons regretté est le manque de traductions des chansons qui parsèment cette oeuvre. On retrouvera beaucoup d'extraits tout au long du livre. Nous comprenons que toute la dimension poétique du rocker réside dans sa langue d'origine et l'homme cosmopolite contemporain se doit de comprendre l'anglais. Malgré tout, l'exercice de traduction est assez usant pour les lecteurs peu habitués que nous sommes. A tel point qu'à la dernière partie du livre dans laquelle Graham Parker nous parle de ses compositions, nous avons abandonné la lecture des lyrics.

 

Finalement, le roman est très réussi, très prenant. Le pari est gagné pour Naulleau. Pour ceux qui voudront bien le lire, il réhabilite son idole en le faisant connaitre. Nous avons pris plaisir à découvrir cet artiste. Nos oreilles se sont particulièrement arrêtés sur "When You Do That To Me" et "Break Them Down". Eric Naulleau signe donc un ouvrage sur un rockeur d'une profonde humilité et d'un profond talent, ce qui est rare autant dans le rock que dans la littérature.

 

En Bref : Livre à recommander à ceux qui apprécient le style d'Eric Naulleau, à ceux qui aiment Springsteen et Dylan, à ceux qui ont des oreilles et des yeux grands ouverts et aux autres aussi.

Publié dans Littérature

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E
Merci pour cet article sensible, fraternel même…<br /> Mon salut parkeromane sur vous.<br /> <br /> Eric Naulleau
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