"Eskmo" Eskmo

"Je n'aime pas les spécialistes. Pour moi, se spécialiser, c'est rétrécir d'autant son univers." C. Debussy

Nous vous en parlions il n'y a pas si longtemps avec les deux volumes de compilations de Ninja Tune et nous voilà avec un album complet. Il est maintenant incontestable que la rencontre avec Amon Tobin pour le projet Eskamon a marqué un tournant dans la carrière de la nouvelle recrue du label londonien. Et franchement, on est pas prêt de s'en plaindre.

On débute en terrain connu. "Cloudlight" tourne depuis quelques temps sur les platines. La musique d'Eskmo est donc un mélange étonnant de beats organico-dépendant, ceux là même qu'Amon Tobin manie à merveille, et de synthés aériens donc planants ou l'inverse. L'artiste a parsemé son oeuvre de doux murmures, s'agirait il de sa marque de fabrique ou d'un fil conducteur.

Cependant un élément nous a vite ramener les pieds sur terre. Cela nous a choqué à la première écoute mais beaucoup moins à la deuxième. Il s'agit des fameux beats précédemment encensés. Le problème étant que les sonorités restent les mêmes jusqu'à "We Have Invisible Friends (Washed Mix)", soit une petite moitié de l'album. Et puis sur "Moving Glowstream", on aurait aimé que les samples soient un peu moins reconnaissables.

Hormis ce détail gênant aux premiers abords, le reste de l'album est ultra convaincant. On appréciera cette dualité entre la légèreté des nappes sonores et le coté un peu brut de la base rythmique. Les parties de basse ne font pas dans le grandiloquent, elles paraîtront plutôt discrètes. On regrettera peut être cette absence mais elle reste justifiée pour une cohérence de l'album.

En Bref : Un album détonnant de Dance désabusée, de Trance rêveuse, d'Ambient piquante. Même si l'extrême harmonie du CD laisse un arrière goût de redondant, il vous faudra suivre avec attention l'actualité de cet artiste.